En Guinée, dans la région de Mamou, le centre Konkouré accueille des personnes en situation de handicap moteur et leur donne accès à des formations professionnelles afin de leur prouver à elle-même et à leur famille qu’elles sont encore en capacité de participer pleinement à la vie locale. Nous avons rencontré Hannah la directrice du centre qui nous raconte la manière dont est vécu et perçu le handicap dans cette région rurale de la Guinée.
“Les personnes handicapées moteur sont peu nombreuses à avoir des fauteuils roulants ici, d’une part car le matériel médical est quasi inexistant et d’autre part car les routes ne sont pas goudronnées et donc non praticables en fauteuil.” rapporte Hannah, directrice du centre Konkouré au sein de l’association Guinée Solidarité. Depuis 15 ans, cette association accompagne les jeunes guinéens en situation de handicap pour leur permettre de reprendre confiance en eux et en leurs capacités. Dans la région de Mamou, les actions de de l’association s’organisent autour du centre Konkouré, un lieu où les personnes handicapées peuvent venir apprendre un métier auprès d’une équipe professionnelle et habituée aux spécificités liées au handicap.
“C’est très important de montrer aux familles que les jeunes handicapées peuvent avoir une activité utile pour la société.” explique Hannah.
Encore aujourd’hui, les jeunes personnes handicapées sont souvent laissées de côté, envoyées chez une tante éloignée parce que les familles n’ont pas envie de s’en occuper, parce qu’elles deviennent une charge. S’ajoutent à cela des croyances persistantes autour du handicap qui serait une malédiction, ou une punition, un juste retour des choses. Cette marginalisation a pour effet une désocialisation des enfants et occasionne des retards de langage, d’alphabétisation pour manque de sollicitation. S'ensuit un amalgame entre handicap physique et moteur alors que c’est bien la mise de côté qui engendre des retards de développement.
Grâce au centre Konkouré, les enfants peuvent rattraper leur retard. Les familles rapportent que l’effet est visible au bout de quelques mois : les enfants parlent mieux et reprennent leur place dans la famille.
“Nous soutenons les élèves pour qu’ils puissent prouver à leurs familles, à leurs voisins et avant tout à eux-mêmes, qu’ils sont capables d’être acteurs à part entière de la vie économique et sociale de leur pays.”
Grâce à la formation dispensée au centre, les jeunes vont pouvoir monter leur boutique, ou rejoindre un commerce local et le changement de regard est alors évident. Sans formation, ils sont très souvent contraints à la mendicité.
La mobilité est aussi un enjeu. On peut ici croiser des personnes qui se déplacent les fesses au sol avec des tongs sur leur main ou encore des fauteuils de fortune comme cette jeune fille qui se déplace dans une poussette avec des pneus tout terrain, poussée par ses frères.
“Ici la notion d’autonomie est moins forte, moins essentielle car l’on vit vraiment collectivement. Personne n’est jamais seul et il est acquis pour tous que l’on a besoin les uns des autres. Par conséquent, il ne semble pas gênant de demander de l’aide.” explique encore Hannah.
Même si beaucoup reste à faire, notamment sur la prise en charge médicale et paramédicale (pour la plupart des opérations, il faut faire 9h de route pour se rendre dans un hôpital de la capitale et les métiers d’ergothérapeute et de kinésithérapeute sont inexistants), certains aspects de la culture locale rendent le handicap plus léger à vivre : il y a beaucoup d’entraide spontanée et beaucoup moins de gêne face à un corps cabossé.
“Ici on est habitué à voir des corps tordus par la vie, et il y a une certaine forme de simplicité dans la manière de le gérer collectivement.” raconte Hannah.
Pour poursuivre son action et notamment recruter un ergothérapeute en 2021, l’association Guinée Solidarité a besoin de notre soutien. Vous pouvez leur faire un don via la plateforme sécurisée HelloAsso.
Quelques mois après sa sortie de centre de rééducation, Alexane commence un master en alternance afin de travailler pour des organisations à but non lucratif. Accompagnée par Comme les Autres en Nouvelle-Aquitaine, elle nous raconte son parcours.
Le témoignage de Olivier, 51 ans au moment de l’entretien, initialement publié dans le livret « Rebondir » paru en 2016, initié par l’association Comme Les Autres et réalisé par l’agence Voix Publique avec le soutien du groupe AGRICA.
L’accompagnement individuel des bénéficiaires est uniquement possible grâce à la collaboration du couple Travailleur social – Responsable d’Antenne. Julie Pichenot, Responsable d’Antenne en IDF, nous raconte les dessous de son métier.