Il y a tout juste 2 ans, Céline partait en séjour-aventure sportif avec Comme les Autres. Un séjour un peu particulier puisqu’il s’agit du séjour où était présent notre parrain Frédéric Lopez ainsi que son équipe. Nous lui avions parlé quelques mois après pour connaître l’impact du séjour sur son quotidien. 2 ans plus tard, Céline est toujours très en lien avec Comme les Autres et a fait bien du chemin.
Je venais de m’installer dans une nouvelle ville, à côté de Rennes. Je commençais à reprendre confiance en moi, à me remettre au sport et à avoir une vie sociale.
Le séjour m’a permis de lever certaines des barrières que je me mettais, m’a ouvert les yeux sur tout ce qui était possible et m’a permis de dire encore plus oui à tout ce que l’on me proposait.
De plus, il a beaucoup contribué à la mise en route de la construction d’un projet professionnel. Trois mois après le séjour, j’ai initié un bilan de compétence. J’avais très envie de reprendre un emploi dans le social autour du handicap. Ce projet était conforté par la perspective d’une antenne Comme les Autres à Rennes et l’envie de m’y impliquer car je suis très attachée à l’association.
J’ai ensuite candidaté à un diplôme d’état en ingénierie sociale et j’ai commencé la formation en septembre 2020. Cela n’a pas été de tout repos : la formation n’était pas aménagée pour des personnes en situation de handicap et à plusieurs reprises, j’ai envisagé d’abandonner. Mais c’est aussi à ce moment-là que j’ai découvert le kayak. J’avais dû mettre de côté le basket à cause des confinements et le kayak était une des rares activités encore praticables.
J’ai rapidement pris goût au kayak, au point de vouloir en faire à haut niveau. Je vais au club 2 à 3 fois par semaine. Cela a été d’un grand soutien quand je traversais une période difficile avec ma formation.
J’ai participé au championnat de France de canoë kayak. J’ai aussi pu rencontrer Vincent de la communauté CLA Nouvelle-Aquitaine, il est plus expérimenté que moi et m’a beaucoup aidé : en me donnant des conseils pour prévenir les blessures, pour bricoler mon canoë.
Aujourd’hui, j’ai mis en pause la formation pour me consacrer au sport et préparer les championnats du monde à Copenhague. J’ai également intégré La Relève, le dispositif du comité paralympique avec dans le viseur les Jeux Paralympiques de 2024 à Paris. Il y a un vrai enjeu à augmenter le niveau des athlètes handi et féminins dans cette discipline pour que le spectacle soit au rendez-vous.
Le sport m’a beaucoup aidé à me transformer et à reprendre confiance en moi. Grâce aux entraînements réguliers, je suis en meilleure forme physique et cela me rend plus autonome au quotidien. Et puis dans l’eau, je suis dans mon élément, je ne sens pas mes jambes et je me sens plus légère. Dans mon canoë, je suis comme tout le monde car cela ne se voit pas que je suis handicapée. Enfin, cela m’aide à travailler l’esprit d’équipe ce qui m’est aussi utile sur le plan professionnel.
Cela fait 4 ans que je suis paraplégique et ces questions me travaillent encore mais c’est en progrès. J’ai pu participer au programme d’ateliers de Comme les Autres dédiés aux femmes et cela m’a bien aidé : depuis, j’arrive mieux à m’habiller, j’ai une meilleure image de moi.
Pendant les confinements, j’ai aussi participé à des ateliers en visio sur la sexualité. C’était super ! En parallèle, je continue d’échanger avec d’autres femmes de la communauté sur ces questions. La vie affective et la féminité, ce sont mes chantiers du moment !
Rester en lien avec Comme les Autres m’apporte une forme de sérénité, car il y a encore aujourd’hui des hauts et des bas. La communauté ainsi que les salariés sont vraiment supers et je fais assez souvent appel à eux, pour échanger du matériel spécialisé par exemple. Par ailleurs, j’ai vraiment envie de contribuer et de transmettre ce que j’ai appris aux personnes récemment handicapées. J’envisage de me former pour devenir référente handicap. J’ai très envie de faire changer le regard, et notamment celui que les personnes handicapées portent sur elles-même.
En 2020, nous avons lancé un nouveau programme de deux jours qui répond aux problématiques spécifiques des femmes en situation de handicap moteur. Ce programme mêle ateliers et temps d’échange privilégiés entre pairs.
Nous sommes allés à la rencontre d’Adèle, travailleuse sociale de l’antenne Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Coumba, bénéficiaire. Elles nous racontent comment elles ont vécu le projet image de soi et l’impact que peut avoir un tel projet sur les participantes.
Un entretien avec Bolewa Sabourin, un danseur et entrepreneur qui a du faire preuve de détermination et de résilience pour se reconstruire après plusieurs épreuves de vie difficiles.